DEVÎ
La célébration (PÛJA), les prières à la grande Déesse sous la forme de DURGÂ (l'inaccessible) et ses différents rituels dévotionnels qui lui sont consacrée dans toute l'Inde, de Calcutta au Bangladesh mais surtout au Bengale-Occidental, débutera le 1 Octobre et se terminera le 9 Octobre 2016. Pendant les 9 nuits (Navâratram Devî) et les dix jours qui suivent la nouvelle lune (Soma) d'Âshwin du mois de Puttathi ou Kartik (septembre-octobre), la fête de NAVRATRI bat son plein chez les peuples hindouistes. Durgâ est une déesse emplie de pureté (Suddhâ) et de mauvaise augure (Mangalâ), possédant plus de 1008 noms. Elle est une émanation de MAHA DEVÎ, la mère suprême, sous une forme de PÂRVATÎ (l'éther), la fille des montagnes, épouse (Parèdre) du Dieu SHIVA (Girisha), le Gogî Kaja des yogis, lui même un avatar, (une descente terrestre de VISHNU) qu'elle séduisit pendant son long sommeil méditatif pour l'invention du Monde, le rêve des origines, afin de s'unir à lui (Maithunâ) pour manifestée en toutes choses la Mâya Shakti, et engendrée pour elle même son enfant : Ganesha (Ganavâtha). S'est avant le développement de sa grande connaissance qui amène les Jî Vanmuktas (délivrés) à l'éveil (Buddhi) sur le chemin de la libération (Moksha), la Parèdre (Nârâyana) du seigneur, Pârvatî prit la voie du Tantra noir (Vâmâcâra) au centre du mont Kailash en Himalaya. Durgâ sortie d'elle avant l'illumination souterraine de sa dispersion. Pârvatî devint alors noire de peau, la couleur de la pratique rouge, et prit le nom de Kâlikâ. Alors qu'elle aime Shiva sortie de la pensée, elle devint blanche, nom du Tantra (Daksinâcâra) qu'elle récompense et fut nommée Gaurî. Dans les flots de la mer déchaînées de l'ignorance naquisses les Daityas, des Asuras démoniaques conduits par leurs chef, le démon-buffle : MAHISHA. Après de longues pratiques ascétiques et magiques, ils demandèrent des pouvoirs inimaginables de puissances au Dieu BRAHMÂ puis saccagèrent la Terre, envahissants l'univers de leurs violentes arrogances. ils voulurent soumettre toutes illusions à leurs images, manger l'inconcevable en personne, la grande sagesse et pourrirent de leurs déchets les trois mondes. Les démons Asuras partirent à la conquête du trône des dieux pour forcer la porte des cieux. Leurs chef pris le nom de Mahesha Mardanî (MAHISHÂSHURA). Les dieux furent expulsés du cosmos. ils se rassemblèrent sur terre et chacun d'eux offrirent une partie de leurs corps à la terre mère, qui s'accoupla de leurs énergies, pour s'unir en une sphère lumineuse enflammée, la fusion des trois monde (terrestre, spirituel, céleste) qui fondit et explosa en prenant une forme féminine resplendissante de mille soleils : CHANDIKÂ la déesse Durgâ aux douze bras, chacun étant une fraction des dieux et des cultes qui leurs sont associés : le trident de Shiva, le disque de Vishnu, la conque de Varuna, la fléchette d'Agni, le bâton d'acier de Yama, l'arc (DHANU) de Vâyu, les flèches de Sûrya, la terrible masse de Kubera, l'éclair d'Indra, la coupe de vin de Brahmâ, l'épée tranchante de Kâla, la lourde hache de Vishvakarman (dans le DEVÎ-MÂHÂTMYA recueil des 700 mantras en son honneur (Candî-Pâtha) inclus dans le Mârkandéya-Purâna, Durga n'a que dix bras). Elle est montée sur le lion d'Hinavan, son véhicule (Vâhana). Elle est une grande guerrière à la chevelure épaisse, le visage intriguant de beauté, surligné d'un troisième œil, le lotus bleu (Ninlâ Palang), son corps érotique étincelant d'or, parée de tous les diamants du véritable soldat de la Jnâna-Mârga, prête pour le combat final (Kaivalya) contre l'élimination de la horde mensongère. Les génies Asuras étaient des maîtres aux pouvoirs prodigieux exceptionnels et chaque fois que l'un deux mourrais sous les armes d'Ambikâ Durgâ, ils en renaissaient une centaine de chaque gouttes de leurs sangs. Devant ce terrible affront, Durga se multiplia en sept parties (Sapta-mâtaras) sortant du corps des dieux, les 7 Mères qui sont devenues des divinités populaire : Brahmânî-Brahmâ, Mahèshvarî-Shiva, Vaïshnavî-Vishnu, Aïndrî-Indra, Kaumarî-Guha, Nârasimhî-Nârasimha, Vârâhî-Vâhâra (harî). Chacunes des mères résident dans une des 6 roues (Cakras) du "corps" subtil plus la couronne, la grande roue aux mille pétales, chez certaines écoles secrètes et tantriques. Elles sont aussi les 7 émanations des 7 matrices-voyelles du commencement. Sur la voie (Mârga) du KUNDALINÎ (le serpent femelle lové) YOGA, durga prend naissance au sein de la racine bulbeuse (Kandâ) pour remontée par Mulâdhâra Cakra (colonne vertébrale), purifiée les Chandras Nâdi et leurs 72000 nâdis attenants, pour enfin couper le quatrième cakra Ânâhata (cardiaque) du dodécagone étoilé reposant dans son sommeil au cœur des 12 lotus aux douze pétales de couleur rouge-sang enveloppés de fumée grise. Chaque lotus est composés d'un Mantra équilibré par l'air (vâyu) insufflé à droite en Pingalâ (nâdi rouge). Le Shrîcakra représente par ses six branches, l'union sexuelle ésotérique de Shiva (connaissance) et de Shakti (amour). L'Anâhata, en qui le seigneur (Isha) à trois yeux est le protecteur, contient les quatre Mahâpîthas dont les adorateurs (Châktas) de la déesse récitent ses mantras (pûm dîm jâm kâm) pour en maîtriser la semence énergétique. Voici un Mantra-semence de l'Anâhata, compréhensible au seul Tantrika initié : "Phat Am Hum Klîm" et celui de la Shakti suprême : "om krîm krîm krîm hûm hûm hrîm hrîm svâhâ". Ces sons ont une réalité inimaginable. L'image Durgâ est résolue par sa BHAKTI (dévotion). Durgâ Candikâ enivrée du vin de la bataille, entra dans une colère noire et engendra de son front sa soeur KÂLI. Toutes les déesse réunies n'en formes q'une seule : DEVÎ, la créatrice du monde, la pure Shakti, la Prakriti, l'Ananda suprême, Devanâgarî, la grande déesse, l'énergie cosmique impersonnelle, Raudrâ, la Mère divine, Bagalamukhi, l'absolu. Les 9 nuits de puja durga fêtes les 9 manifestations de la déesse en guerre contre les temps obscures du mal, liées à ses neuf états différents, ses 9 qualités à "effacer" pour détruire la grande illusion. Les 9 Durgâs (Navadurgâs) des 9 nuits des 9 Skaktis sont selon certaines écoles philosophiques (Shâkta, Saura, Vaishnava, Krika, Shaiva, Gânapatya, Nâtha, etc..) : Durga Mâ (la guerre), Kali Mâ (le temps), Jagdamba (l'univers), Anapûrna (l'abondance), Sarvamangala (la joie), Bhairavî (la mort), Chandikâ (la colère), Lalitâ (l'amusement), Bhâvanî (l'amour) et encore : Shailputrî, Brahmâchârini, Chandraghanta, Kushmanda, Skandamata, Katyayanî, Kalratrî, Maha gaurî, Siddhidatrî, et puis : Durgâ, Kumarî, trimurtî, Kalyânî, Mohinî, Kâli-Kâ, Candikâ, Sambhava, Subhâdkâ, ensuite émanées sous sa forme de Candikâ, : Candâ, gracandâ, Pracandâ, Candogrâ, Candanâyikâ, Candavatî, Candarûpâ, Aticandikâ, Rudracandâ, ou alors accompagnées de leurs plantes (navapatrikâ), Durgâ-Haridrâ, Brahâni-Rambhâ, Kâlilâ-Kacvî, Kârttikî-Jayanti, Sivâ(Dûtî)-bel, Raktadantikâ-dâdima, Soktadantikâ-Dâdima, Sokarahitâ-Asoka, Camundâ-Mâna, Laksmî-Dhânya, ect.. La redoutable guerrière au regard transperçant (Jnâna Chakshus, Tika) chavauchant son lion (Simhavahinî), accompagnée de son escadron fulgurant, les soldats divins (Ganas), se met à tournoyée sur elle même, comme une toupie emportée par un tourbillon sidéral. Elle prend alors quatre faces, celles de Iswarî, Sarasvatî, Lakshmi et Kâli. Elle balaye et taille en morceaux les trois premières légions d'Asuras, le génocide est inévitable. Les escadrons des possédés du chaos sont anéantis. A la nouvelle lune, Durga Mata affronte de toute sa puissance, Mahishâ l'embrouillé qui grince des dents devant sa beauté fatidique. A l'aurore il tente de se métamorphosé en buffle cornu et devenir Mahishâshura, mais d'un coup, la déesse bondit sur son dos et le trucide avec une violence extraordinaire, de son trident. L'animal beugle horriblement tout en vomissant son sang impur et de sa gueule sort l'ASURA, dont Dourgâ en tranche avec son sabre, la tête (l'ignorance décapitée). Durga est alors appelée Mahishâsuramardinî, la tueuse de buffle. Cette victoire sur le mal est commémoré le 10ème jours (Vijayâdasâmi) après la neuvième nuit de colère (Râtrî). Ce jour-çi, il est fêté par certaines coutumes les dix grandes sagesses (Dasha-Mahavidyas), les 10 déesses de la sagesses : Târâ, Lâlitâ, Kâli, Bhuvanechvarî, Bhairavi-Tripûrâ (Sundâri), Chinnamastâ, Dhumavatî, Bagalamukhi (Bagalâ), Matangî, Kamalâ. C'est Dusshrâ, la fin d'Ayudha Pooja (Dasara), le grand festival dédié à la terrible déesse. Les réjouissances se terminent par des danses assorties de grands festins aux chants ritualistes. Le tantrikâ qui a réussi à se fixer dans l'œil de Dourgâ la vierge (Siddha-Râtri) remporte le bonheur sublimé de contempler les Apsaras, émanations des effusions dansantes des 64 Yoginîs entourées des grands musiciens célestes, les Gandharvas, vibrations phoniques du sifflement mélodieux de la Kundalinî libérée de son armure d'or. Les statues (Hûrtis) en argiles et papiers mâchés, façonner à l'image de la déesse, habitées réellement de sa conscience descendue sur terre pendant la fête, peinte et habillée de Saris rouge en son honneur, parée de colliers à fleurs d'Hibiscus et de guirlandes de jasmin, sortent de leurs gigantesques temples de cartons, portées par ses dévots, dont les femmes sont maquillées de poudres couleurs safran, sont immergées dans le Gange (Gônga), son corps se dissolvant dans les eaux. L'incarnation du sacrifice est aussi détruite par le feu, dans une fébrilité collective, sous les vols des oiseaux bleus (Pitta Brachyra) libérés de leurs cages, illuminés par les éclats des feux de Bengale dans la nuit éternelle qui arrive : La Kâlî Puja (KALI Maa, la noire) qui va se mêler (26 octobre) avec DIWALI (Dîpâvalî) ou toutes les communautés vont en fêter la lumière. Aum Dum Durgayei Namaha ! Aum ! Ha !
Références : Devî-Mâhâtmya (célébration de la grande Déesse) texte sanskrit traduit et annoté par Jean VARENNE (1926-1997) les belles lettres 1975, Tantrik Texts (13 volumes) Arthur AVALON (Sir John Woodroffe (1865-1936) édition Calcutta de 1922 Agamanusandhana Samiti, Shâkta-Upanishad, Kubjikâ-tantra, Mâdukya-Upanishad, Karpurâdistotram, Shanktisangama-tantra, Shatchakranirûpana, Tripurarâhasya la doctrine secrète de la Déesse Tripurâ traduction de Michel HULIN Fayard 1979,Textes et sources privées (Tantrayâna).
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