LE FEU NOIR
L'étude des rites et des traditions mystiques portera toute notre intention vers le Bengale, la partie orientale de l'Inde, plus particulièrement à Calcutta (Kolkata), la terre de la Déesse noire (Kâlî-kshetrâ). Une importante fête populaire y est dédiée à la divinité hindoue Kâlî en début de Deepavalî (Divali), la fête des lumières. La kâlî-Pooja (Pujâ) est un rituel d'adoration et de manifestation de la présence matérialisée d'un mère noire (Mâtri-Bhâvakâlî) sous forme de Dakshinakâlî. Cette divinité femelle exaltée, vêtue d'obscurité (Digambarî), est vénérée selon un Tantra secret comme la (Agnanî-Svâha) Shakti (puissance) de la première volonté (Yogabâlâ) du feu sacrificiel (Hotrâ) du dieu Agni (Bhârata). Le Rig-Véda ou textes anciens (Sûkta) des pouvoirs (Dévas) sacrés, la décrit comme une langue noire (Karâlî), un des membres physiques de Brahmânaspatî, sagesse du feu cosmique de tous les astres. La langue (Gîrvânabhâshâ) mère et formelle qu'est le Sanskrit. Mais la langue noire de Kâlî est aussi pour le fidèle Sâdhaka (Adhikâri) qui a foi (Astikâ) dans le Véda, un germe (Hrîm) d'une forme de Shît (Shidrûpînî) de la nature originelle (Prakrtî) de la Déesse (Devî) fondamentale qui soutient tous les Dévas. A l'intérieur des temples secrets et isolés qui lui sont consacré, les adorateurs (Shâktas-Kaulâ) impurs, pratiquant le culte Tantrique Vâma-Mârga (Main-Gauche) lèchent la langue de Kâlî passée au rouge (Rajas) pour s'enivrer (Raktakâli), tout en psalmodiant les yeux révulsés des hymnes confus (Âkula), du sang de la folie (Mâda) des désirs, jusqu'au bout du feu noir (kâlâgni) de l'annihilation (Sthitinâsakâli) dans la destruction de l'Ego. Alors Kâlî-Mâ, toute puissante, leurs apparaît entièrement nue, dévoilée, debout au milieu des dix triangles de pétales ésotériques (Jnânendriyas-Karmendrîyas), pour s'évanouir dans une épaisse fumée noire. Kâlî devient alors une Mahâvidya-Dhûmâvâtî (kâlî-Dhûmâvati), la lumière noire échevelée (Elokeshî) où toutes les couleurs du Monde disparaissent. L'âme terrible du Krauyâ-Agnî (bûcher). L'illusion (Mâyânta) brûlante des désirs. La fin des temps. Pour d'autres amants mystiques qui prennent refuge (Kâlîma Parâyana) en elle, sa nudité sera recouverte d'un large et élégant Sari de tissu rouge représentant la caste des nobles guerriers (Kshatrîyas) leurs annonçant le combat impitoyable qu'ils doivent mener sous sa protection contre la dégénérescence spirituelle des cycles (Samsâra) plongés dans le Kâlî-Yugâ, l'âge sombre de notre époque contemporaine. Kâlî-Mâ est ainsi une Déesse du temps (Kâlâ), qu'elle dissous (Pralayakâla) ou non. Son image (Mûrtirahasyâ) vénérée de sa personne est parfois aspergée d'alcool (Surâ) et du sang chaud d'un buffle par un sacrificateur agité au son d'un Kâlarâtrî-Mantra chanté par des pèlerins. Mahâkali à ce-moment là, investie d'un pouvoir désirant et furieux où la peur (Vyâtha) est reine, atteint le plaisir (Paramasukhâ) suprême. Le serviteur (Kulâ) qui vaincra de toutes ses forces vitales cette peur divine, parviendra à (Amritatvâm) l'éternité. Kâlimâ est une mère aimante et libre (Mâtrisadghâva). Plus communément et lors des festivités populaires du kâlî-Pujâ où l'on va adorées les nombreuses statues (Mûrtis) et images (Prâna-Pratishthâ) habitées par la divinité obscure, on lui offrira en sacrifice (Yajnâ) toutes sortes d'animaux vivants comme présent sacré (Dakshinâ). La nuit (Kshapâ) de l'épouvantable et puissante Mère-kâlî (kaali) arrive ! Sur les autels ensanglantés et fleuris des temples occasionnels en bambou (Mandirâ) où elle prône, les lumières vacillent le temps d'une nuit noire comme la (Mrîtya) mort. Elle a faim et soif, réclame qu'on lui donne des cadeaux comestibles. Les cous des petits coqs et des chèvres (Ajâ) tremblotants seront tranchés sans pitié dans une pluie de sang frais en pleine cérémonie (Vrâta) du Pitha-Pujâ sous le meuglements des buffles en souffrances (Duhkhâ) qui seront à leurs tours égorgés dans une horrible férocité. Le bouillonnement de la vie immolé a l'affreuse et pourtant aimante reine (Shmashânavasini) des cimetières. C'est une Mâtrika assoiffée de sang. Mais d'où vient cette déesse sanguinaire aux multiples aspects ? Du fond des temps. Née du front (Lalâtam-Ghrumadhya) de Durgâ selon le Devî-Mâhâtmya (VII-6), épouse et parèdre de Shiva, la destructrice Kâlî la noire est une manifestation des plus féroce émanée de Mahâdevî, la Shaktî primordiale. Pendant la bataille (Ranâ) cosmique opposant Durgâ et toutes ses formes manifestées (Avatâra) contre les pestiférés monstrueux du chaos où le démon-buffle Mahîshâsura fut achevé, un autre asura, Raktabîja (goutte de sang), apparut face à Chandikâ (Mâsi) bien décidé a la détruire. Cette ultime attaque provoqua une grande colère lumineuse (Mâhât-tejâs) dans le ciel (Shîvâpura) des dévas. Le corps de Hari, lui-même, en fut affecté, émanant une puissance sur Durgâ-Mahishâsuramadinî. La guerrière divine descendit de son lion (Vâhana-Simha) et se mit à rire (Hâsa) de tous ses éclats solaires devenus noirs de rage face au démon percé par son trident (Trishulâ). De sa colère naissante de son chakra frontal (Âjnâ) rayonna physiquement une soeur jumelle noire armée d'une épée (Khandâ) : Kâlî. Elle lui ordonna alors d'ouvrir sa bouche et d'avaler tous les asuras (Asûya, jalousie), les créatures et serviteurs maléfiques de Raktabîja. Mais Kâlî-Mundâ qui mangeait avec cruauté tout ce qui vivait, s'emporta dans la gourmandise et dévora à pleines dents la viande du corps de Raktabîja. Elle but (Kâlî-Châmundas) à grosses goulées dans deux grands crânes, le sang multiplicateur du démon et fut prise d'une rage indescriptible. Ivre de sang (Pîyûsah), elle se mit à danser sur le champ-de-bataille (Mridâ) au bon milieu des cadavres d'asuras démembrés, agitant ses quatre bras comme des palmes d'hélicoptère, brassant les quatre vents et tambourinant de ses deux pieds (Charânas) ensorcelés par les forces surnaturelles d'un désir courroucé, la terre (Bhûmi) qui s'ébranla dans le vide. Rudra-Kâlî fit trembler l'univers en provoquant des raz-de-marée de désordre gigantesque, entraînant une éruption en chaîne de volcans putrides au plus profond des trois mondes (Vyâtalokatramyâm) prêts a s'effondré. Sa danse (Tândava) hallucinée menaçait le domaine (Dévachâna) même des Mahâdevas. Des hauteurs du mont Kailâsa, Shiva se réveilla de son sommeil pour s'allonger parmi les dépouilles des asuras qui jonchais l'arène de guerre. C'est ainsi que Kâlî (Pârvâti) aveuglée dans sa fureur enivré de mort, piétina la poitrine de son mari (Mogudû) raide comme une charogne, sa blancheur entachée. A la vue de sa méprise, elle cessa sa danse frénétique et de honte se tira la langue (Jihvâ) pour se la mordre. Derrière cet épisode mythologique du grand drame cosmique se dissimule un ensemble cohérent d'enseignements (Vâdâ) et de méthodes parfois complexes sur le coeur de la réalité ultime contenue dans certains Tantras (Âgama) secrets. Les traités sacrés et ésotériques de certaines écoles de la voie Vâmâcârin sur la science et les pratiques (Sâdhana) du culte (Pûjâ) d'expansion (Sat) de l'énergie cosmique (Virâj-Parashâkti) par la transmutation (Pâkva) du corps (Prajnâta-Yoga) en vue de l'unification des forces pour la libération (Vimokshâ) en la conscience du Soi (Sâdharmya-Âtman). Seul le réveil et la montée (Shristhikâlî) de l'énergie (Kundalinî, serpent femelle) de la déesse suprême Mahâdevi sous toute ses formes (Udghâta-Shâkti) portée à l'accouplement (Shâtimân) par la connaissance Vâchyârta (Bhaktî-Shâkti) à son moi (Purushâ), apportera l'extase du Soi (Siddha-Moksha) à son fidèle amant (Pâti). Seule la Déesse est "réelle" et en son absence, Shiva (Lingam-Bîjavan) n'est qu'un cadavre (Shâva) sans vie. Cette mort, pour certains, c'est la jouissance éternelle (Brahmânanda) dans l'état du héros (Vîra) que transmet le Tantra au Sâdhaka et à sa Dûti (Sâti) dans leur union (Mithunâ) corporelle et sexuelle de Viparîta-Ratî, l'enseignement du mystère (Rahasya) suprême de Kâlî-Ma devenue blanche (Svetakâlî) : Le Smashânakâlî-Tantra ou rituel de la crémation mystique (Sahagamanâ) du couple divin (Yâmala) dans la nuit (Kshâpâ) des corps. Les Tantra-Shâkti expliquent que la félicité du corps (Sharîra) est la suprême réalisation dans la transmutation de la puissance. Lorsque Kâlî-Mundrâ et ses cinq sens (Tattva) enflammés (Raktakâlî), tourne sur elle-même de ses quatre bras dans sa tempête, c'est pour tracer (Tantra-Mûdra) le cercle du rituel collectif Chakrapûjâ. Les passions des sens qui enchaînent l'homme au monde irrité des désirs sont traditionnellement pour l'ascète du Daksinâcâra (Samayin) des obstacles sur la voie de la réalisation. Ces souillures (Kleshâ) ou cinq causes sont : le plaisir (Kâma), la colère (Krôdha), l'ivresse (Mâdâm), la viande (Mâmsan), l'affection amoureuse excessive (Môham). La grande majorité des hommes considère le rassemblement de ces cinq afflictions comme l'expression du fondement de leurs personnalités : L'Ego (Ahamkâra). La confusion est leur règle de vie dans un monde irréel (Kalpanâ-Mâtram) fait d'orages (Parjanyâ) et de violences. L'agencement conventionnel de leurs folies par la loi des actes (Karma) . C'est pourtant par la force qui traverse cette rêverie organique et coexistentielle des fièvres humaines que le Kaulâ du Vâma-Mârga adorateur (Adhikâri) de Mahâdevi va utiliser comme moyens illuminées pour parvenir (Sâdhya) à la révolution de son être authentique. La confusion doit être maîtrise et le désir du monde manifeste de la Divinité. Le Yogî-Kûla qui invité par son Guru Pûjâ-Bharktâ après la transmission (Dikshâ) de son pouvoir a accomplir la pratique (Sâdhanâvasthâ), exaltera comme kâlî, les feux de la passions (Kâma-Agni) en resserrant son étreinte (Maïthuna, éther) sur sa Yoginî-Chandâli (Kâlikâ) menstruée après avoir consommé par rituels (makâras) de l'alcool (Madya, air), du poisson (Matsya, eau), de la viande (Mâmsa, feu) et des graines rôties épicées (Mûdra, terre), accédera à l'amour physico-spirituelle de la Déesse. En effet la consommation et l'absorption en abondance des cinq substances de nourriture (Â-Hâra) interdite, lors d'une initiation de transmission (Dikshâ) ou d'un rite (Vrâta) Chakrapûjâ Tantra d'une Shaktî-Shiva, provoque l'euphorie (Ullâsa) des sens de l'adepte Sâdhaka. Leurs puissances est poussées à leurs maximum par l'effervescence de l'énergie (Shaktishobhâ) ainsi barattée par le feu de la volonté (Shiva) engendre des plaisirs (Duhkhâ) élevés par associations sensuelles dans le corps du Yogî-Bhâgavata, devenu un espace illuminé. Un flot divin de plaisir. L'union (Samarasa) avec sa Yogînî-Shaktî, une force sans fin. Ainsi le tourbillon émotionnel découplé à son point culminant rend L'ego (Ahamkâra) plus lent à se recomposer. Les cinq sens sont dissociés de par leurs inflammations intérieurs et le Yogî ne peut s'y identifié. Le miroir (Âdarshaka) de Mâyâ se brise. Les illusions se dissipent. Le pouvoir de la Shaktî est révélé (Dhyânasamâdi) et le couple (Yâmala) de feu (Kâlâ-Yâmala) peut contemplé (Dhyâna) le souffle de la Déesse (Prâna-shaktî) qui attise leur acte d'amour (Kâma-Spanda) alors plongé en nirvikalpacamatkâra. Cependant, même en Inde, ce genre de cérémonie aux rites (Vrâtas) authentiques c'est raréfié et ne se déroule traditionnellement qu'à l'intérieur de temples (Mâcjid) gardés secrets ou d'endroits clos difficiles d'accès, interdits et fermés aux non-hindous (Mlecchas). Néanmoins quelques rares occidentaux ont pu êtres initiés au culte tantrique de Kâlî-Shaktî à l'intérieur de sectes religieuses (Mahâpanth-Shaktâ) conduites par un Guru Kaulâ et contemplés le visage de la Daïvî obscure selon les rites anciens. Mais la descente de l'énergie divine de la déesse noire (Shaktîkâlîpâta) est perceptible par tous pendant son Pûjâ (Purdah). Ainsi l'image (Mûrti) de Shrî Kâlî Maa est peinte, soigneusement habillée des plus belles étoffes, parfumée de miel, de musc, de jasmin, d'encens (Kustowrî), sortie ensuite de son petit temple temporaire (Kâlâpendal) pour y être installée sur un char (ratha) monumental et fleuris où elle sera immergée à flots (Gangâ). La femelle céleste toute noire se voit souvent représentée dans un excès de rage ou exceptionnellement souriante avec un teint bleuté (Maha-Mâyâ). Elle bénéficie de trois yeux rouge vermillions (fleurs d'hibiscus) dont les significations sont multiples : Les trois mondes du temps, la Trimûti (les trois formes), Aum le mantra original, la Trishaktî, et la triguna. Son troisième oeil (Trinêtram) fait partie du rite très secret de l'annihilation (Sthitinâsakâlî) de la Mâtri-Mayâ. Une longue chevelure obscurément dénouée comme celle d'une folle lui entoure son visage menaçant quand d'autres de ses fidèles adorateurs l'a préfèrent soigneusement coiffée (Kakândamûkuta). Des dents blanches et des crocs acérés sortent de sa bouche largement ouverte qui lui éveille une longue langue rouge et pendante (Khechari-Mudrâ) imprégnée du nectar Pîyûsah (Pânâm). Kîkâlî est enfin prête pour dévorer la nuit des âges et porte alors le nom de Kâlagni : Le temps de la mort. Anciennement, à l'époque des Rishi (les anciens yogis) Câlî (Kâlt) était la septième langue brillante (noire) de la bouche ardente du déva Agni, le feu sacrificiel (Yagyâ, Hotrâ). Les six première langues, soeurs de Kâlî, sont : Dhûminî, Shvetâ, Lohitâ, Nilalohitâ, Survarnâ, Padmarâgâ, ou bien, Tchèdî, Monojavâ, Sulohitâ, Sudhûmravarna, Vishnarucî, Sphulinginî. Elles sont les sept plans de l'extension de la conscience (Brahman) cosmique, leurs quintessences trouvent leurs expressions "réelles" à l'intérieur des sept roues (Saptaçakras) qui ont leurs sources dans les sept Rishi des sept étoiles (Banâ-Na'sh) dont les rayons diffusés induisent la connaissance du Véda aux chercheurs d'absolu. Ces lumières visionnaires traversent successivement les sept cieux de l'existence : Bhur-Loka, Bhuvâ-Loka, Svâr-Loka, Mâhar-Loka, Jânar-Loka, Tâpo-Loka, Satya-Loka. Le textes sacrés du Véda nomme la déesse Kâlî par son premier nom : Râtri, la nuit de la mort. Elle est aussi, nous l'avons déjà vu, la mère du langage (Kâlîka) et porte autour de son cou, sur certaines de ses représentations iconographiques, une guirlande (Varnâmalâ) composée de 51 crânes (Kapâla) ou têtes d'hommes coupées et enfilées. Le collier macabre est l'assemblage des 48 phonèmes de l'alphabet Sanskrit (Devanâgarî) ainsi que les trois lettres tantriques (Trâ-Kshâ-Jnâ). D'après un autre enseignement mythologique, le Dieu Vishnou avant de se retiré en état de Unmîlanasamâdhi, aurait démembré le corps de Kâlîma (noirâtre) au septième ciel en 51 morceaux pour en dispersé la puissance (Tantras-Shaktî) et ainsi épargner le monde d'une mort certaine. La préservation de son engloutissement par l'explosion historique et infinie de son temps (Kâla). Les morceaux coupés (Pîthas Thanas-Peethas, Shaktî-Matrkas) du corps de Kâlî calcinés par leurs chutes vers la terre, furent retrouvés, brillants de tous leurs feux de félicités, par les astrologues et sacrificateurs religieux de la puissance noire. Sur les lieux des affreuses découvertes, ils édifièrent des sanctuaires en son honneur et à son culte comme le temple de Shila Dévî à Jaipur qui fut érigé au fort d'amber (Rajasthan) ou alors le sanctuaire de Bhavatarinî au temple de Darkshineswar à Kolkata . Au temple de Kâligihât, c'est un orteil entier de Kâlî qui sert de fondation à l'édifice sacré. En tout, cinquante-et-un temples servent de stations d'adorations aux pèlerins hindous, allants de Bénares (Varnasi) par Tripura (nord-est), puis du Cachemire (nord) à L'Orissa (sud) jusqu'en république fédérale du Népal (est). Une petite quantité du sang de la Déesse noire aurait été préservée et amenée par une secte secrète de la communauté Tamoule dans l'ile de la Réunion où son culte est très actif. Elle porte alors, le nom de Karly la rouge (Massalin Karli). Nous l'avons vu, lors du combat (Samarâ) cosmique (Devî-Mâhâtmya), sortie du front d'Ambikâ, la déesse noire vêtue d'une peau de tigre (Sherkîkhaâl), s'est montrée digne des plus grands guerriers (Râjanya) en agitant ses quatre bras armés (Bhadrakâlî) contre les entités pernicieuses. Ses quatre membres supérieurs, dont le nombre peut varié, représentent sa dominance spirituelle du temps sur les quatre castes (Varnas) qui sont métaphysiquements les quatre portes du corps cosmique (Brahmâ), l'ordre conséquent de l'action du Karman des vies antérieures (l'émanation hiérarchique des répercussions de la conduite humaine) ou les quatre couleurs qui définissent l'activité laborieuse et économique en corporation de devoir pour les quatre races répandues sur les quatre directions terrestres de l'espace des point cardinaux (Pâdas), le corps social hindou : Les Brâmanes (la bouche) ou prêtres blancs, les Kshatriyas (les bras) ou princes et guerriers rouges, les Vaishiyas (les cuisses) ou artisans et paysans jaunes, les Shudras (çûdras) (les pieds) serviteurs noirs, et pour finir, les hors-castes (Harijans) ou Dalits (intouchables). Les quatre bras de Kâlî sont encore, les quatre positions du Yantra sacré (Kriyâ, nuttarâyoga, Cakyâ, Yoga) dans leurs directions émanés (Ouest-rouge, Sud-jaune, Est-bleu, Nord-vert) par les Bodhicittas du "ciel". Sa sainteté Kikâlî empoigne de sa première main droite (Darkshinamarga) un sabre ou un hachoir et de l'autre une "tête humaine" tranchée et dégoulinante de sang, celle de prâjapatî (Brahmanaspatî), la première émanation et source volontaire de tout les multiples (le feu de Purusha), puis de sa première main gauche (Vamamarga), elle forme un Mudrâ (sceau), celui de l'enseignement (Jnâna), de sa deuxième celui de l'avertissement (Tarjani), cela diffère des figurations. Elle prend le nom de Rudra-Kâlî ou Dasâ-Mahâvidyâ lorsqu'elle est dotée de 10 têtes et dix bras, tenant dans chacune de ses mains une arme différente. Ceux sont les 10 manifestations et facettes de l'aspect émané et séparé de la Shaktî, un côté différent de la vacuité et les moyens d'y parvenir. Les dix grandes sagesses féminines. Dans certains cultes secrets, les dix Kâlî sont décapitées à chaque épreuve yogique pour libérer le Prâna Devatâ de tout égo (Aham) chez le Shaktâ. Kâlî-Devî est ainsi libre (Mâtrisadbhâva) de montée (Shristhikâlî) en Kundalinî vers le Shevâ pour s'épanouir en mille têtes (Bhûjangi) et s'unir à son soi (Daïvî-Kâlî) en brisant toute représentation (Mâyânta) de l'absolu. Les 10 Déesse Mahâvidyâs (Dasha-Mahâvidyâ) dans le rite (Shava-Sâdhanâ) du Shâkta-Kâlî sont communément : Durgâ, bien que insaisissable et soeur jumelle de Kâlî, c'est la face la plus visible de l'énergie même de la Shâkti. Assise sur un tigre, elle est illimitée dans la puissance et inaccessible au non initié. Târa avec son pied piétinant le dieu Shiva, sa chevelure fourmillante de serpents vénimeux, son corps brillant d'un vert turquoise parfois sombre, est une déesse de la destruction (Samhârinî) et des crémations lors de son aspect convulsive (Ugratâra) et exaltée. Plus adoucie, elle conduit l'adepte vers la réussite des épreuves. Certains la décrit comme l'action première et dynamique d'Hiranyagarbha, la matrice dorée. Sa demeure est un grand lotus blanc (Padma) illuminé de feu. Shodashî (Râjarâjesvarî), elle, la grise à la peau ridée, chevauche le corps noir du Mahâkâla (Rudra), la face enténébrée de Shiva dans un soleil couchant vers l'infini. Sa forme de bonne augure resplendit par la lumière incomparable de l'Amrita (nectar) qui l'illumine. Sodasî (Tripurasundarî) est une vierge (Kannê) que l'on adore pendant la Pûjâ-Kumari. La colère de Kâlî s'y manifeste par la massue (Gadâ) que Shodaçî brandit d'une de ses quatre mains. Bhuvanesvarî la compagne (Pârvatî) resplendissante, constitue l'énergie suprême (Bodhinî) de la Shaktî (Adi). Une couronne de lune encercle sa tête aux grands yeux. Cet attribut affiche la toute-puissance majestueuse de Kâlî (Bhuvaneskâlî) sur tous les Dévas. Tripurâbhairavî (Bhairavî) est une autre déesse terrible (Ghorâ) de la destruction qui chevauchant un âne, animal impur et lubrique, épuise l'énergie virile des hommes perdus dans leurs désirs. De ses trois yeux de gazelle mais rouge comme le feu, elle apaise et purifie le Karma du tantrika. C'est une forme féroce et noire (Kâlaratrî) de Mahâ-Devî. Un double jumeaux de Kâlî accoutré d'un cour sari de lin rouge qui dansant comme un démon femelle (Brahmaraksâsî), un doux sourire au coin d'une lèvre pincée, dévoile des seins badigeonnés de sang du sacrifice. C'est une conductrice de l'horreur. Un feu de magie (Ângirasâ) noire. Chinnamastâ la décapitée (une étude très approfondie de sa symbolique fort puissante (Dikshâ) est disponible) à la peau d'un gris bleu ou marron-rose, elle est entourée de 2 êtres mystérieux et tient dans sa main gauche sa propre tête coupée. De son cou jaillit un flot de sang divisé en trois jets (les 3 Nadis supérieurs). Elle en boit le premier, l'ambroisie, le nectar de Sushumnâ (Ouma), le même breuvage que recueille Kâliji dans sa coupe crânienne (le suc du démon (Surâ), tandis que le premier mystérieux, Barnimî, boit Idâ, Dâkini le deuxième, Pingalâ. L'acquisition des Siddhis pendant l'initiation (Gurû) ritualiste pour la maîtrise des trois formes expressionnelles (Icchâ-le désir, Jnâna-la connaissance, Krîyâ-l'action) sont tous puissants. La déesse Chinnamastâ est quelquefois assise en Bhoga sur Vishnu (Hari) accouplé avec Mahâlakshmî. il existe un rite dit de chinnamastâravâ (sorte de Yab-Yum) pour atteindre avec la tête "tranchée", Mahâsukha, et s'unir à son double féminin (Prajnâ). Cet étrange cérémonial est dispensé dans une doctrine secrète du très grand Mahâvajrabhairava. il est évident que la pratique de cette discipline peut facilement conduire à la folie mortelle. Elle est réservée au tantrika d'une école authentique et reconnue depuis des siècles en inde selon la direction d'un grand Gurû (paramesthî). La septième Mahâvidyâ est Dhûmavatî, grise et noire comme une tempête de brouillard. Dhûmavatî à sa personne délabrée et très vulgaire. C'est une ancêtre de Kâlî. Sa forme est agitée par les convulsions de l'agonie. Sa bouche béante et édentée déborde de sa chair pâle et encrassée pour happée un corbeau (Vâhana) qui sautille à ses côtés. Les yeux cruels de Dhûmâvatî sont le miroir (Âdarshaka) de la maladie. Elle hurle à la nuit noire le délaissement de son époux. Sa peine est pourtant le commencement de la reconnaissance de l'énergie (Unmanâ) suprême, la fin du temps (Kâlâbhimâna) égoïste, la mort supérieure. La huitième, Bagalâ (Bagalâmukhî), toute jaune, elle paralyse (Stambhâna) les ennemis de ses adorateurs (Shâktâbalâs). On la représente avec des yeux écarquillés, tirant avec sa main gauche la langue d'un cadavre ou d'un guerrier (Madân) à genoux. Elle forme ainsi, une déesse du silence absolu lors de la réalisation de l'extinction du mental (Nirvâna). Son Vâhana est un oiseau grue au regard malveillant et son culte ancestral est associé au pratique occulte des charmes (Ângirasâni) hypnotiques. La neuvième, Mâtângî, apparaît en vert au Shâkta-Kaulâ lorsque celui-ci prend conscience du sifflement divisé en sept sons émis par le serpent femelle Nâgakâlî s'acheminant à l'intérieur du Sushumnâ par le Mûlâdhâra-Chakra. Ce bourdonnement est la vibration (Spandâ) primordiale du chuchotement de la (Citi-Shâktî) réalité absolue. La musique d'amour céleste de la Devî-Mâhâtmya). Mâtanginî est dite "éléphante" sous son aspect terrifiante. Sa forme devient monstrueuse et sa puissance une source d'oppression écrasant tout rayonnement de la pensée. Son Vâhana est alors, un perroquet noir au bec souillé. La dernière, Kamalâ (Kamla), porte un sari bleu au soleil tombant. Elle est d'une telle beauté qu'elle (Shrî) fit éclore des fleurs de lotus (Padma) d'un rouge immaculé sur les eaux assombries et déchainées des océans. Sa magnificience (Mahâ-Râtri) n'a d'égal que sa pureté étant lumière de la volonté. Sa forme terrible (Ugrakamlâ), peut connue, lors d'un Pûjâ-Kâlî, se manifeste drapée de noire montrant ses faveurs gâtées au milieu d'une lueur sale. Dans cette manifestation, son Vâhana est une chouette noire au bec scintillant se reposant sur le cadavre d'un enfant mort. Seuls les hurlements d'horreurs de ses fidèles (Bhakta) couvrent son ricanement innommable. Toutes ses Mahâvidyâs prennent leurs formes farouches dans les contorsions étranges qu'effectue la danseuse (Nartakî) de la nuit. La Kâlî-Mâ est une brûlure (Kâlagni) de la mort. Une fin dans l'attachement (Mohâ) de la puissance du soi déifié (Âtmansaktirûpa). L'ego illusoire du Shâkta, l'âme du temps, qui prend refuge en Kâlî (Kâlîmaparâyama) se voit engloutie (Kâlagrâsa) par les multiples apparences contradictoires du "désir" (Kâmakâla) de la déesse. Elle est une flamme (Pradîpa) de destruction (Samhâra-Kâlî) de tout attachements (Mohâ). La suprême (Prâna) Shaktî dévoreuse d'égoïté. Les dix Devîs sont donc les dix formes d'objets de sa connaissance métaphysique, l'état d'éveil, que le Yogi-Kaulâ doit assimilées par leurs différents cultes rendus, afin de dissoudre la multiplicité des impulsions liées à son moi individuel plongé dans le monde de Mâyânta. Ainsi, le corps (Kâranasharîtra) du Bhâkta-Yogî se transforme par le Nâgakâlî de feu qui visite et consomme son Chakra à dix pétales aux lueurs rouges(Kâma-Agni), le Manipûra où demeurent les dix Mahâvidyâs flamboyantes. Son moi individuel et irréel, semblable à un cadavre (Shavâ) sur le bûcher funéraire, est sacrifié (Prânâgnihotra) dans les flammes purificatrices. L'espace ainsi libéré (Mahâmudrâ) dans le corps (Sûkhohmasharîra) du Sâdhaka, brise la chaîne causale du temps, laisse place au pouvoir d'action (Kriyâshaktî) et à la reconnaissance de l'unique Purushâ-Devî, véritable nature de la déesse. Son corps (Sthûlasharîra) purifié par le rite du Bhutâ-Shuddhî est cuit (Pakva) par le souffle de Kâlî qui lui ouvre les yeux vers l'ultime face noire. Le Sâdhaka devient un Shaktimân. Les différentes parties (Kâlâ) et vénérables de Kâlî en dix mères divines (Mâtrikâs) ouvrent l'invitation ésotérique à l'éveil (Udghâta) de sa véritable conscience (Prajnâtakâlî). Par sa danse (Tandava) insaisissable, Kâlî déploie toutes les apparences de la succession temporelle du cosmos et excite par la multiplicité de ses formes l'arme de l'être viril et connaissant de l'adepte Bhâgavatas qui devient Tântrika (Âgama). Le Yogî rentre alors en contact directe (Sâdyo) avec sa Yoginî (Kâlikâ). C'est l'union (Mithuna) de la forme (Rajas) rouge et active (Shankarî) du processus de création et de la semence (Bîja-Vishnu) blanche et virile, la forme (Sattva) du principe vitale et fixe de la connaissance. Cet embrassement (Nadâ) des amants (Shaîvakâlî) enfin réuni dans la puissance est brûlé par le feu noir (Tamas) de Kâlî-Dhûmâvati (Kâlâgni), le non-temps. De cet réunion (Kâmakalâ) hors du temps émane une conscience dans la jouissance (Samârasa) de la vérité : le Mukti-Brahmânikâlî. Mais bien avant que le Kûla ne chevauche (Vâhanta) la grande Dakinî céleste (Devâ-Dâsi) par-delà le feu du temps (Kâlâgnirudra) vers la métamorphose finale, il devra ingéré la substance (Drâvya) même de l'Âdyâshakti "comme" son être propre. C'est dans l'identification (Boddha-Svarûpa) exclusive de la passion (Kâma-Purushâ) de la déesse et de son dépassement (Vaïrâgya) que l'adepte brûle par le feu (Apâna) de destruction (Nâsha-Samhâra) son Karman qui pousser au maximum de sa puissance atteint l'état de Nirvîkalpa Camatrâka pour aboutir à sa dissolution dans le non-être (Asât) au-delà des dualités (Dvandvâtîta) vers le non-divin (Asât-Sâdharmya), la non-grande réalité innommable : Le suprême tout. La Mère (Umâ) Kâlî sur d'autres images religieuses pose son pied droit (Dakshinamarga) sur la poitrine (coeur) de Shiva inanimé. Elle est alors Mahâkâli s'empalant sur le Lingam (Bîjam) de son mari et selon une école des Mahâsiddhas du tantra-Râja, la larme (Bîja) de cette union active surnaturellement les sept langues (Saptajihvâ) du feu (Sûsamiddha), ses formes constitutives et actives. Elles sont les sept flammes (Archî) séculaires de la conscience cosmique ou le corps dévorant de l'Umâ-Shâkti. On les nomme couramment Sâptamâtrikas, les sept mères de sagesse. Ces Matrikas brûlantes essentialisent l'âme du feu (Agni-Mahânâtma) chevauchant (Châgaratha) son bélier (Mesâ) dans l'océan (Srîratayo-Dhî) sidéral. Le feu (Bhârata) fils des eaux (Apâm-Napât) transmet l'oblation sacrificielle (Yajâka) aux Devas qu'ils consomment afin d'en transmuter l'essence pour la modélisation de l'apparence des sept rayons (Prâna) de Sâvitrî, l'attitude victorieuse et pur (Sûddha) de leurs Shâti flamboyantes. Les noms des sept langues du feu (Vaishwanâra) sont traditionnellement par ordre acsensionnel : Kâlt (Kâlî), le feu noir (Kalâgni) de la mort (Smâranakâlî), la friction du corps noir (Imdhanâ) par sa colère : l'inertie brûlante de la nuit. Karâlt (Kâralî), le feu du temps (Kâlâgnirudra), l'échauffement de la fureur sublime du feu. Manojavâ, le feu solennel (Âhavanîya) ou le déploiement foudroyant de la puissance vitale. Sulohitâ, le feu du désir (Kâma-Agni) et foyer intérieur de l'accroissement rouge de l'action concentré. Sudhûmravarnâ, le feu domestique (Gârhapatya), la volonté incandescente et tournoyante de la force. Sphulîngînî, le feu sacrificiel (Yajnâgni-Hotrâ), l'éteincelle jaune et élevée de la flamme vivifiante : l'éclaircie. Vishvarûcht, le feu de la connaissance (Jnânâgni), la partie supérieure et blanche purificatrice du feu : Svetakâlî, la blanche. Ses sept flammes vitales sont les puissances personnifiés et mouvantes du Naga-Devî, la reine serpente, qui s'élèvent à travers les sept étapes (Saptapâdi) de l'union, éveillants les demeures de la conscience (Châtanya-Chakras), les roues du corps véritable, ses lieux (Yoni-Nivâsa) de sacrifice où résides les principes viriles (Devas). Elles s'y en accoupleront dans un élan extatique. La kundalinî-Shaktî(Vâsukâlî), enroulée autour du lingam noir (Svayambhû) en Mûlâdhâra, bondit en s'élevant le long du Susumnâ-Nadi et de ses deux soeurs jumelles (Svâhâ-Svadhâ) pour venir tétée les pis des milles mamelles de la vache cosmique (Gau-Mâtâ) et en tirée le lait sacré (Paya-Sôma) où baigne l'Sahasrâra. Elle chevauche (Nadâ), en tant qu'épouse (Pârvatî) le lingam blanc (Shiva) et accomplie ainsi l'apparition réelle du corps éveillé du Tantrikâ unit à la pure conscience (Âtman-Ârya) de la réalisation (Sâdhanâ-Shaktî) de la forme (Âdyakâlî) noire absolue. Arrivé à son but (Divya), l'adepte se consume en soi (Tanmayâshaktî). La déesse (Kaulinî) est donc vue (Darsâna) par l'initié (Ûrdhâreta) comme un serpent (Ûragah) noir (Karinâgayaksî), le Vâsuki-Kâlî, un Ganâpati femelle qui ébranle l'ordre du monde (Adharmâ) en s'éveillant dans le bûcher du sacrifice. Kundalinî est une flamme blanche quand elle est la partie noire et cachée du feu : l'eau rouge. Cette scène conceptuelle est fixée par le Guru-Kâlî en une image mystique, un diagramme de vérité, appelé Kâlî-Yantra. Un des yantra-Shakras (trul-Khor) de la déesse noire (dakshinâkâlî-yantra) possède à partir de son (Bindu) point (centre), une goutte noire et 5 triangles (équilatéraux) pointant vers le bas (Yoni) imbriqués (en jaune) qui l'entoure, forment 15 angles (Tattvas) dont leurs sommets (pointes) sont les 15 déesse Nityâs (les quinze Gunas) émanés de Mâha-Kâli (Kâli-Nittyâ) par Mahâ Tripurasundarî (lalitâ), celle qui joue dans les trois mondes, les voici donc : Kameshvari, Bhagamalini, Nityaklinna, Bherunda, Vahnivasini, Mahavajreshvari, Dûtî (Shiva-Duti), Tvarita, Malini, kvlasundari, Nilapataka, Vijaya, Sarvamangala, Jvalamalini, Chitra, mais aussi les 15 jours de nouvelle lune de chaque mois et les quinze lettres (doubles et secrètes) des Mantras de tripurasundarî citée plus haut, qui réunie (prakâça-Vimarsha) en une seule puissance, la pure conscience, l'accomplissement transformel et éclatant des trois mondes (Vyaptaloktrayam), la roue qui les entourent représente l'air (prânâyâma), où s'épanouissent les pétales du lotus qui sont les huit Madrikas : Bharamî, Narayânî, Maheshvarî, Châmundâ, Kaumarî, Aparâjita, Vârâhi, Narasimhî, qui sont aussi les 8 aspects horribles de Shiva (Bhairavas) : Kâlâ Bhairava, Asitângâ Bhairava, Sankâra Bhairava, Ruru, Krodha, Kapâla, Rudra, Unmatta. ils évoluent sur un fond de ciel rouge délimité par le carré Phûpura (Bhûr) qui est la terre. sacré du royaume de Shambhala. En France, curieusement, Kâlî est identifiée à Sara La Noire (Sara e Kali-Romani) par une partie de la communauté du peuple Gîtan qu'ils reconnaissent comme leur Sainte patronne. Musiciens originaires du nord de l'Inde au XIIIème siècle, certaines tribus Roms se disent êtres descendantes de Râmachandra, le fils de Râm (Râmâ). Sara était la servante de Marie Jacobé, mère de jacques le Mineur, demi-sœur de Marie (Stilla-Maris, la goutte de mer) la très sainte vierge et mère de notre seigneur Jésus-Christ (la dame aux sept douleurs) et puis de Marie Salommé (la Myrophore), mère de jacques le Majeur et de Jean (fils de zébédée), toutes deux témoins de la mort et de la résurection du Sauveur des mondes. La fête processionelle de sa statue, une vierge noire, et de son immersion dans la mer suivie des différents rites qui lui sont vouée, se déroule le 24 mai de chaque année en France, aux Saintes-Maries-de-la-Mer (13) en Camargue. Aum Klîm Kâlikâyai Namah ! Ah !
Ref : Devî-Bhâgavata-Purâna, Mahânirvâna-Tantra, Vishwasâra-Tantra, Markandeyâ-Purâna, Kularnavâ-tantra, Yogakundalinî-Upanishad, Pratyabhijnahrdayam, Mundak-Upanishad, Nispannayogâvalî, Karpûrâdi-Stotra, Devi-Mâhâtmya, Kâlîvilâsa-Tantra, Kâlikâ-Purâna, Marc (15-40:16) Nouveau testament. Les 108 noms de Kâlî
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